Christiane
Courvoisier

Croisière au fil de l'eau de mon histoire

Comme un conte...

Une petite fille blonde qui courait les pieds nus dans le sable, les yeux bleus plongés dans le bleu de la mer. Elle riait au soleil qui caressait sa peau, au vent chaud qui jouait dans ses boucles. Elle aimait les galets multicolores pour leur insaisissable beauté née des jeux de lumières et de transparence. Elle respirait le parfum des algues, cherchait les os de seiches et les plumes de goélands, rêvait sur les bois blancs rejetés au rivage...

Elle a commencé à écrire pour tenter de cerner l'indicible, l'immensité, le trop plein, le néant... puis, plus tard, la révolte et l'impuissance, la liberté du refus...

Un jour, elle a vu un orchestre harmonique sur une scène de théâtre. Elle a dit : "Je serai là", et elle est entrée au Conservatoire. Papa ne voulait pas de piano à la maison, ni des gammes grinçantes et malhabiles d'une violoniste débutante. Le piano ne l’intéressait pas à cette époque, c'était l'instrument des pétasses, des filles de bourges, jupe plissée marine et socquettes blanches, cucul et premières de la classe; mais le violon! Elle aimait sa sensualité, la vibration humaine de son archet, la profondeur sensorielle de ses graves, les accents douloureux du violon tzigane entendu à la radio...

Elle a appris la clarinette, et à vite rejoint cette Harmonie qu'elle avait tant admirée sur scène : troisième, seconde, puis première clarinette; beaucoup de concerts; elle a goûté de l'intérieur les vibrations de l'orchestre dans son cœur et dans son corps... À suivre...

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